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Les entiers de Peano et les autres
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Une définition formelle minimale des entiers naturels

Auteur : Serge Boisse
Date : Le 20/07/2023 à 21:07

Résumé : On essaye ici de développer une nouvelle théorie des nombres entiers, et en particulier on cherchera les limites de ces systèmes formels.

Une première définition des entiers naturels est extraite de Gödel, Escher, Bach : les Brins d'une Guirlande Eternelle, le merveilleux livre de Douglas Hofstadter, et constitue la base de ce qu'il a appelé la Théorie des Nombres Typographique, ou TNT (!)

Elle utilise neuf symboles :

  • (zéro),
  • le symbole de la fonction successeur, ,
  • : le symbole de négation, qui se lit "non"
  • le quantificateur universel, qui se lit "quel que soit", ou "pour tout".
  • : le symbole de l'addition
  • : le symbole de multiplication
  • , les parenthèses usuelles
  • : le symbole de l'égalité

En outre les lettres représenteront des variables, qui peuvent représenter , ou , ou , ou en fait précédé de n'importe quel nombre de .

Et voici les cinq axiomes d'une théorie minimale :

Il s'agit d'une théorie minimaliste des entiers naturels : Elle ne dit pas ce qu'est un nombre naturel, mais seulement quelles propriétés il devrait avoir vis a vis de l'adition et de la multiplication.

En fait, au lieu de "nombre", les axiomes pourraient aussi bien définir autre choses, disons, comme Hosftadter, un "Djinn" : On pourrait alors avoir les axiomes suivants :

  • Génie est un Djinn
  • Chaque Djinn a un méta (qui est aussi un Djinn)
  • Génie n'est le méta d'aucun Djinn
  • Des Djinn différents ont des métas différents
  • Si Génie a X, et si chaque Djinn Transmet X a son méta, alors tous les Djinn auront X

Ce qui est une théorie légèrement différente : elle ne parle ni de l'addition, ni de la multiplication ! Mais elle comporte un nouvel axiome très puissant, l'axiome de récurrence. Dans cet axiome X représente une propriété applicable aux Djinns.

Comment formaliser tout ceci ? Au moyen des axiomes de Peano !

Les entiers de Peano

On les définit classiquement par le système formel inventé par Guiseppe Peano en 1889 : Noter qu'il comporte un symbole de plus : , qui est le symbole d'existence et se lit "il existe" : Noter aussi que si est une proposition, est équivalent à

Les axiomes de Peano supposent aussi que l'on admet celles de la logique :

Pour tous les "prédicats du premier ordre" (c'est à dire contenant éventuellement des variables) , , et :

  • non(non p) = p ;
  • si (p ou p) alors p : 
  • si p alors (p ou q) :
  • si (p ou q) alors (q ou p) : 
  • si (si p alors q) alors (si (p ou r) alors (q ou r)) : 
  • si (tout x est tel que p) alors p’ : 
    où p’ est obtenu à partir de p en substituant une variable y, non liée dans p, à toutes les occurrences libres de x dans p.

Et voici les axiomes de Peano :

Axiomes de Peano

Enfin le célèbre axiome de récurrence :

à

Remarques

Les quantificateurs font implicitement référence à un l'ensemble qu'ils cherchent précisément à définir. Rappelons que les axiomes de Peano sont, sous cette forme, indépendants de la théorie des ensembles. En particulier aucun axiome n'utilise la relation d'appartenance '' Il s'agit d'une logique d'ordre un.

Cet ensemble est défini à un isomorphisme près : en particulier le nombre dépend de ce qu'on entend par successeur, et cela ne peut être fait que dans le cadre d'une théorie plus vaste des ensemble. Dans ce cadre, la fonction successeur pourrait très bien être définie par !

Dans le point (2) le est exclusif : sinon la proposition serait aussi valable pour des entiers négatifs. On devrait remplacer (2) par :

Les axiomes de Peano définissent les propriétés attendues d'un entier naturel, mais aussi de leur addition et leur multiplication.

Les axiomes ci dessus ne définissent pas d'ordre. Pour cela il faut en ajouter, par exemple

Enfin, le point (8) ci-dessus (qui axiomatise le principe de récurrence) est un schéma d'axiomes, qui représente une infinité dénombrable d'axiomes, un pour chaque formule.

Rien n'empèche bien sûr ensuite de nommer les entités obtenues (les nombres naturels) et posant , puis , etc.

D'autres formulations pour les entiers ?

Il me semble que cette définition de l'arithmétique laisse de côté la notion de complexité (de Kolmogorov). Par exemple comment faire des récurrences sur des très grands entiers sans préciser combien de pas de recurrence on doit faire, et quid si ce nombre de pas est lui -même un nombre non calculable ?

Le fait est, que pour de très grands entiers, disons et , et dont on connait uniquement une définition en compréhension, donc algorithmique, il n'est parfois même pas possible, ou très compliqué, de savoir si et a fortiori lequel est le plus grand !

Je cherche une définition des entiers qui aille non du plus petit au plus grand, mais du plus simple au plus complexe.

Les axiomes de Peano présupposent qu'il existe une application successeur , c'est à dire
Fort bien, puis que à partir d'un nombre entier cela permet de construire des nombres plus grands, voire beaucoup plus grands, mais pour de très grands nombres, le nombre de "s" risque d'être quasi impossible à exprimer "simplement" ou même d'être comprehensible ! (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rarchie_de_croissance_rapide)

En effet, si on prend en compte des très grands nombres comme ceux que l'on peut obtenir avec la notation de Knuth ou la notation fléchée de Conway, on se rend compte qu'entre deux de ces nombres il existe un vide immense, dans lequel existent (ou pas ?) des nombres dont la seule description, même programmatique, nécessiterait (beaucoup !) plus de pages qu'il n'existe d'atomes dans l'univers !

Enfin, la formulation de Peano oublie deux des fondements de ce que nous entendons intuitivement par arithmétique :

  • La possibilité de comparer deux nombres, et de calculer leur différence.
  • La division euclidienne qui présuppose qu'on saura determiner le quotient et le reste du dividende et du diviseur

A mon avis on ne peut construire un nombre à partir d'un nombre que si (ou , ou est exprimable d'une façon qui n'est pas plus compliquée que la manière dont on a construit ou eux-mêmes., ou en tout cas pas beaucoup plus.

Pour moi, les nombres entiers sont comme des perles sur un fil. Le fil est la fonction successeur, les perles (de plus en plus grosses) sont les entiers "issus" d'un très grand entier donné.

prédécesseur

L'axiome 2 de Peano semble impliquer la conséquence suivante : (si )

Ce que l'on pourrait traduire par "tout entier non nul doit avoir un prédécesseur". Notons que l'existence signifie "au moins 1".

Que se passerait-il si l'on modifie cet axiome ? On pourrait donc imaginer trois sorte d'aritmétiques "non Péaniènes" dans laquelle un entier pourrait avoir 0, 1 ou plusieurs prédécesseurs, de la mème façon que l'on a construit les géométries non Euclidiennes en modifiant le postulat des parallèles...

En fait, si certains entiers "spéciaux", et rares, n'avaient pas de prédécesseurs (et pas seulement le nombre 0), on se retrouverait devant une théorie qui rappelle la construction des ordinaux...

Et je me demande si certain très grands entiers comme le nombre de Graham, ou TREE(3), ou Ackerman(999) ne sont pas dans ce cas. En effet comment définir leur prédécesseur sans utiliser la définition de la fonction qui les a créé, ni bien sûr la soustraction de 1 ?

Complexité d'un entier

Un essai d'une autre définition des entiers

Définition

un entier, c'est soit 0, soit le résultat d'une fonction primitive récursive numérique appliquée à 0

[définition]
Une fonction primitive récursive numérique est une fonction qui a des arguments entiers (au sens ci-dessus), et dont on peut prouver sans l'exécuter (par l'examen attentif du code de la fonction), qu'elle rendra un résultat en un temps fini quelques soient ses arguments.

Par exemple on peut décrire une telle fonction par un programme écrit dans un langage qui ne comporte aucune instruction while, ni goto, ni d'appels récursifs (c'est à dire qu'une fonction ne peut appeler que des fonctions précédemment définies), et dont les boucles for sont uniquement du style for i in range x où x est un entier précédemment calculé. Ce que Douglas Hofstadter, dans son merveilleux livre "Gödel, Escher, Bach" appelait le langage "BUCLE"

La question, c'est : le nombre d'entiers ainsi définissable est-il fini ?

Bien sûr, le nombre de fonctions primitives récursives numériques ainsi définissable est infini, mais cela ne prouve pas que le le nombre de résultats possible de ces fonctions soit infini !

Les entiers ainsi définis sont donc des entiers calculables, ce qui signifie "calculables en un temps fini et prévisible". En particulier, Les machine de Turing ne correspondent pas à la définition puisque qu'on ne peut pas prévoir s'il elle s'arrèteront.

Une question fascinante est : Est-ce que une machine de Turing qui s'arrête en un temps fini peut produire des résultats qui ne puissent pas être produits par un programme BUCLE ? Je ne sais pas, mais j'ai l'intuition que non.

Hiérarchie d'opérations

On va définir une suite d'opérations pour produire des nombres de plus en plus grands :

  • incrémentation: ajouter 1 à un nombre , le résultat est +1$
  • addition : incrémenter fois le nombre de , le résultat est bien sûr .
  • multiplication : en additionnant fois le nombre à lui même, le résultat est ; bien sûr
  • exponentiation : en multipliant fois le nombre par lui même, le résultat est , que l'on notera aussi . Et on a .
  • tétration : en mettant fois le nombre à la puissance par lui même, le résultat est , (avec exponentiations) que l'on notera aussi . Et on a = (C'est la notation fléchée de Knuth)
  • Et ainsi de suite (pentation, hexation...)
  • Reférence

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rarchie_de_croissance_rapide
    Comme notre propos est de formaliser le dénombrable, on se limitera ici à l'ordinal limite

On définira donc une hiérarchie de fonctions , et on notera l'itération de , fois : = , fois. Plus formellement :
et on posera

Définissons maintenant les :

ainsi,

o(k,m,n)=(m==0)?1:(k==0)?n+1:(m==1)?o(k-1,n,n):o(k,1,o(k-1,m-1,n)) 

Et nous arrivons ainsi à une fonction d'Ackerman généralisée

Hiérarchies de croissance rapide

cf

Hiérarchie de Grzegorcyzyk

Pour tout ordinal

si est un ordinal limite et en posant le ième ordinal de la suite qui a pour limite :

Hiérarchie de Wiener

Pour tout ordinal on définit les ensemble de fonctions ainsi :

Un essai

Mon idée est que tout entier ne peut être construit (à partir de 0 et 1) que si cette construction a une complexité inférieure à . Ainsi, on peut toujours construire tous les entiers en additionnant des "1", mais il faut que le nombre de "1" que l'on ajoute soit clairement définissable en moins de symboles. Or il n'est pas certain que tous le sentiers "naturels" puissent être construits ainsi. Par exemple entre deux très grand nombres comme TREE(3) et TREE(4), il existe une quasi infinité de nombres qui n'ont certainement pas une définition simple. Il se pourrait ainsi que, contrairement à l'idée reçue, le nombre d'entiers soit fini, bien que leur ensemble contienne tous les entiers dont n'importe quel mathématicien (ou ordinateur) puisse concevoir ou calculer un jour.

Je propose que chaque entier soit en réalité un couple (n,k), où n est un entier et k sa complexité. Reste à trouver une axiomatique pour les définir.

On posera
Il faut comprendre que représente le 0 usuel, mais que est un symbole différent, appartenant à un ensemble différent. Nous allons définir des axiomes qui permettront de comprendre comment associer un nombre usuel à un couple :

Pour cela, on définira une fonction telle que :

Voici nos axiomes :
Pout tout , , , il existe une fonction telle que :
#TBC

Une autre idée

Un nombre entier n'a de sens (et ne peut exister) que si :

  1. On peut le construire à partir du nombre "1" à l'aide des opérations binaires (incrémentation, addition, multiplication, exponentiation, tétration...) que l'on souhaite (mais pas la soustraction, ni la division) ; le nombre minimal de "1" nécessaires est appelé la complexité du nombre et noté
  2. . On peut définir un nombre plus grand en utilisant le même procédé (dans un sens à définir) que pour la construction de mais avec un "1" de plus.
  3. On peut construire la différence de deux nombres en utilisant un procédé qui ne comporte pas plus de '1" qu'il n'en a fallu pour construire les deux nombres.
  4. quid du quotient et du reste ? #TBC
  5. Ou au minimum, étant donné deux nombre ont peut déterminer lequel est le plus grand en un nombre étapes qui n'est pas plus grand qu'il n'en a fallu pour construire les deux nombres.

Et bien sûr c'est pour le point 4 que le bât blesse...

Voir aussi :


page créée le 18/03/2025 à 15:09
modifiée le 01/06/2025 à 15:32
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